mardi 8 octobre 2013

Défi du jour : Une photo des Gay Games sans trop de clichés

On a gagné ! On a gagné ! Paris a obtenu l'organisation des Gay Games 2018, ces jeux olympiques pensés pour la communauté homosexuelle mais pas que.

Enfin, c'est ce que j'ai cru comprendre. C'est vrai que ces Gay Games, comme d'habitude ça ne se passe pas en France, on n'en parle pas trop et on ne sait pas trop ce que c'est (sauf vous qui êtes cultivés, oui). D'où l'intérêt d'un article comme celui d'Europe 1 : "Les Gay Games, c'est quoi ?"

Sauf que non, patatras ! Dès la photo, c'est le drame et un féroce tweetclash s'engage entre Flore Galaud, red chef adjointe de Metronews et Ophélie Wallaert, red chef d'Europe1.fr :




"Le but de la Fédération internationale des Gay Games (organisatrice de l'événement, ndlr) est de favoriser et d'augmenter l'estime de soi des gays et lesbiennes tout autour du monde et de susciter le respect et la compréhension dans le monde non-gay", peut-on lire dans l'article. "Là, c'est raté, non ?", commente Flore Galaud.

Peut-être, mais alors comment illustrer ces Gay Games sans recourir à une photo qui montre de manière évidente que ce sont des Jeux - disons, une grande compétition de sport - et qu'ils sont gay ? Soit vous choisissez une photo d'épreuve sportive classique et la spécificité des Gay Games n'y est pas visible, soit vous cherchez une photo montrant des personnages immédiatement identifiables comme gays, et bonjour les stéréotypes ! C'est tout le problème lorsqu'on se met en quête de la photo symbole.

Le piège, Le Monde et Ouest-France, entre autres, sont à mon sens tombés dedans en optant pour cette image :



Et l'Obs / Rue89 aussi, même si on voit bien qu'on a affaire à une compétition où on se lâche un peu, en fumant entre deux épreuves par exemple.


"Les compétitions montrent des sportifs qui s’arrachent pour remporter une compétition, dans des disciplines considérées comme viriles, pas des drag-queens dansant sur des chars", précise l'article de l'Obs / Rue89. Ce que décrit en effet le diaporama qu'on peut voir sur le site de la ville de Cologne, où s'est déroulée la dernière édition.

Bien, mais en diaporama, c'est facile, on dispose de plusieurs images pour raconter un événement. Là, quand il faut une photo, une seule, difficile d'échapper au cliché.

Et pourtant, Metronews y est assez bien parvenu en choisissant cette image, et la légende qui va avec : "Les Gay Games sont ouverts à tous. Mêmes [sic] aux hommes qui veulent s'essayer à la natation synchronisée." [Cette discipline est exclusivement féminine dans les JO classiques].


C'est peut-être même la meilleure définition de cette compétition dont j'ai toujours un peu de mal à saisir le sens mais qui, selon ce que j'ai compris, veut chahuter les stéréotypes liés au sexe tout en offrant une alternative joyeuse et détendue à des JO trop marqués par la course à la performance et les enjeux politico-financiers.


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