mercredi 25 juin 2014

L'Asie, souffre-douleur de la Coupe du monde

Battu 1-4 par la Colombie ce mardi, le Japon a allongé la liste des larges défaites subies par l'Asie en Coupe du monde. Alors que les nations de la zone AFC ne représentent en moyenne que 12% des participants, ils sont les victimes de 26% des défaites par 3 buts d'écart ou plus.




Pas de chance pour l'Asie, l'Australie qui avait représenté l'Océanie dignement en 2006 prend désormais des vestes pour le compte de la zone AFC.

NB : Les nations du football sont réparties dans les confédérations suivantes
- AFC (Asie)
- CAF (Afrique)
- CONCACAF (Amérique du Nord et Amérique centrale)
- CONMEBOL (Amérique du Sud)
- OFC (Océanie)
- UEFA (Europe)

mardi 24 juin 2014

Coupe du monde: Qui subit de grosses défaites ?

[Cette infographie est mise à jour régulièrement. Dernière modification en date le 13/07/2014, après la défaite du Brésil en petite finale face aux Pays-Bas, 0-3]

"Il n'y a pas de petites équipes", comme l'a récemment déclaré le gardien de l'équipe de France Hugo Lloris. Et aussi le sélectionneur belge Marc Wilmots. Ou encore l'ancien coach algérien Rabah Madjer. D'accord, mais derrière la langue de bois, il y a une réalité : la Coupe du monde de football oppose des nations aux niveaux très différents et on assiste régulièrement à des humiliations.

Cette année, pourtant, les claques pleuvent autant sur les gros que sur les petits (même s'il n'y a pas de petites équipes, nous rappelle le sélectionneur uruguayen Oscar Tabarez). La preuve avec cette infographie où l'on retrouve les nations ayant perdu par 3 buts d'écart ou plus lors de cette Coupe du monde et des cinq éditions précédentes.



Les équipes apparaissent en fonction de leur classement Fifa*. Lors de cette Coupe du monde, trois équipes du Top 10 ont déjà pris des déculottées. Cela n'était jamais arrivé depuis 1992 (date que nous retenons car c'est celle de la création du classement Fifa). Le numéro 1, l'Espagne a même perdu par 4 buts d'écart face aux Pays-Bas, tout comme le Portugal (4e) face à l'Allemagne.

Avec sa défaite 1-4 face au Brésil hier, le Cameroun est le nouveau recordman du nombre de déroutes (5) par 3 buts d'écart ou plus depuis 1992. Evidemment, plus on joue de matchs, plus on risque de perdre lourdement. Et le Cameroun, qui n'a manqué que la Coupe du monde 2006 lors du dernier quart de siècle, doit ce titre à la défection de l'Arabie Saoudite (4 raclées, dont un 0-8), qui ne se qualifie plus depuis 2006.

Hier, le Brésil a une fois de plus fait trembler les filets, s'offrant sa huitième victoire par 3 buts d'écart. Pile, jamais plus. Une nouvelle rassurante pour le Chili, qui doit retrouver le pays hôte du Mondial en huitièmes de finale. Mais les Chiliens n'apprennent rien : cela fait déjà deux fois que les joueurs auriverde les expulsent sans ménagement à ce stade de la compétition (1-4 en 1998 et 0-3 en 2010).


Si le Brésil s'en tient à 3 buts d'écart, c'est peut-être donc l'Allemagne le Père Fouettard de la Coupe du monde, avec 6 victoires par 3 buts d'écart ou plus, dont ce fameux 8-0 contre les Saoudiens, ce 4-0 contre les Portugais et deux autres 4-0, contre l'Argentine (excusez du peu !) et l'Australie.

La France, elle, en est déjà à deux matchs remportés par plus de 3 buts cette année. La dernière fois qu'elle a réussi deux cartons en phase de poule, cela lui avait plutôt souri puisqu'elle avait ensuite ajouté une troisième victoire-fleuve : en finale, face au Brésil.


*ou plus exactement de la moyenne entre le classement du pays à la fin de l'année de la Coupe du monde et l'année précédente - Pour cette Coupe du monde, il s'agit de la moyenne des classements de 2013 et de juin 2014.

mardi 17 juin 2014

Les photos avant/après, c'est mieux avec un peu d'honnêteté

"Seulement quelques années séparent ces deux images : regardez l'incroyable transformation de ce pays / cette ville / cet homme / notre société !"
C'est pratique de pouvoir raconter toute une histoire simplement en juxtaposant deux photos.

Parfois, c'est fait rigoureusement et c'est instructif, comme ces images montrant l'avant et l'après du tsunami japonais de 2011.

Hélas, la recherche du parallèle qui frappe les esprits conduit souvent à des arrangements avec la réalité.


Photo d'origine : Thomas Rousing

J'avais évoqué ici-même ce montage photo qui avait circulé l'an dernier au moment de la nomination du pape François et qui montrait - en comparant deux choses différentes - à quel point l'équipement en téléphones mobiles s'était accru entre 2005 et 2013.

Sur Internet, vous avez pu voir passer cette comparaison entre Lincoln au début et à la fin de son mandat. Véridique. A six mois près. Le futur président des Etats-Unis s'était laissé pousser la barbe durant sa campagne et pour un contraste plus saisissant, mieux valait utiliser une photo prise en mai 1860 plutôt qu'en novembre, après sa victoire.



Bon, ça reste un détail, certes. Parfois, le procédé est plus malhonnête. Comme ces comparaisons d'images que partagent les partisans de la théorie des "chemtrails". On y voit un ciel paisible avant et un espace aérien encombré de traînées blanches forcément suspectes après. Et tant pis si les deux photos n'ont pas été prises au même endroit ou si la photo représentant le passé est en fait postérieure à sa voisine.



Autre juxtaposition tournant en ce moment, celle montrant supposément des femmes afghanes de 1950 et de 2013. S'il est incontestable que l'Afghanistan a régressé sur le sort des femmes, cette comparaison est tout de même une grande escroquerie intellectuelle. La première photo ne date pas exactement de 1950 mais de la deuxième moitié de la décennie, comme le prouve la présence d'un album des McGuire Sisters datant de 1956. D'ailleurs, c'est en 1959 que le roi d'Afghanistan, Mohammed Zaher Shah autorisa les femmes à ne plus porter le voile en public. 

Mais surtout, l'autre photo, celle supposée dater de 2013, signée Reuters, était déjà en ligne en 2005.

Quand on cherche à faire une comparaison, autant montrer le même lieu à deux époques différentes. Ou le même type d'événement. Ici, on ne sait rien de cette deuxième photo.

Certes, on pourrait la rapprocher de cette image, datant de 1984, et qui montre deux femmes en jupe et sans voile dans la rue. 

Celle-ci, datée de 1993, après la prise de Kaboul par les moudjahidines, montre que la liberté des femmes de s'habiller comme bon leur semble s'était déjà envolée avant l'arrivée des Talibans en 1996. On s'aperçoit aussi, à gauche sur cette photo que la burqa bleue est déjà là.


En fait, on la voit déjà sur cette photo de 1986, alors que Kaboul est toujours entre les mains du régime communiste. Comme quoi, cette histoire mérite probablement une plus longue explication que deux photos côte à côte.

En résumé, les juxtapositions n'ont de poids que lorsqu'elles comparent des choses équivalentes. Autrement, elles ne sont que des illustrations du message qu'on a décidé de faire passer.